Le village de
Dezmir se trouve dans une région pittoresque, au sud-ouest de la commune d’Apahida, à laquelle il appartient, du point de vue administratif, à une distance de 12 km de la municipalité de Cluj-Napoca, au sud-est de la ville. Il y a environ 1400 personnes qui habitent à Dezmir, la plupart étant de nationalité roumaine. Malgré le fait qu’il est très proche de la ville, Dezmir a gardé jusqu’à présent, quelques aspects appartenant au village traditionnel de Transylvanie: architecture des certains maisons, les rouelles, et la chose la plus précieuse, gardée dans l’esprit et l’âme des villageois plus âgés: les traditions, les habitudes, les métiers, les rituels spécifiques au village traditionnel. Les membres de l’ASDR considèrent que ces « vieux des villages » sont des sources authentiques pour l’identification des éléments de patrimoine culturel rural, et les autres « fils du village » ont la responsabilité de conserver, promouvoir et valoriser ces trésors. Un des objectifs de l’ASDR est de «
faire renaître les traditions spécifiques des régions rurales diverses ». Depuis son établissement, en 2005, plusieurs projets et actions de l’association ont mené à l’accomplissement de cet objectif «
précieux »
.
Après beacoup d’années d’activité, dans des dizaines des villages de la Région de Nord-Ouest de la Roumanie, nous comprenons et nous sentons ce que Nicolae Iorga disait «
Connaissant l’histoire, les héros, la tradition, nous devenons plus sociables, plus altruistes, plus dévoués aux gens et à la vie ».
L’équipe ASDR Dezmir
Dezmir de jadis
Repères historiques
L’ancienneté du village de Dezmir est certifié par les découvertes historiques trouvées sur son territoire. Ainsi, on a identifié des établissements ruraux de l’époque de la Dacie romaine. Sur le territoire du village Dezmir on a identifié deux
villae rusticae:
- Au point « Crişeni », près du chemin romain entre Napoca et Apahida, on a trouvé des traces d’un bâtiment de l’époque romaine: un autel votif et un sarcophage de pierre.
- à coté de « Sub Berc » on a découvert une construction en forme rectangulaire, contenant cinq pièces et une cour intérieur, avec un bassin. Le matériel archéologique recueilli pendant les creusements inclut des briques, des tuiles, des clous ou des clous à crochet, un chaînon en fer et en céramique romaine provinciale.
La présence des Celtes sur le territoire du village est aussi confirmée par la découverte de trois tombeaux de crémation contenant des objets celtiques: un morceau d’une bracelet de bronze, une épée en fer, des pots d’argile brûlée etc. À coté, on a trouvé aussi des vaisseaux décorés, attribués à la population locale des daces, donc il semble que les deux populations (celtes et daces) ont cohabité sur le territoire du village au III
e siècle av. J.-C.
Les preuves restant du Moyen Âge et après cette période, attestent que dans le village il y a eu, au cours du temps, une population stabile, la plupart d’origine roumaine.
Le nom du village
Il semble que le premier nom du village a été « Sidofta » (Vladimir Cinezan – « Apahida - Studiu monografic » -
Apahida, étude monographique).
On dit que le toponyme actuel, Dezmir, provient, par modifications successives, du mot « mir », qui aux Tatars signifie « chef » et du mot « Gheti », le nom d’un chef des Tatars.
La première attestation écrite du village date de 1315, quand le nom apparaît sous la forme Desmer. Au cours du temps, dans des documents divers de la période, on trouve des différents noms du village: Dezmer, sacerdos de Ziner, Dozmer, Desmir, Dezmyr, Gyizmer, Dezmir.
La population de l’ancien village Dezmir
Concernant la population du village, la plupart de nationalité roumaine, nous présentons quelques informations statistiques, trouvées dans les documents de la période:
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En 1733, dans la Conscription de Klein, Dezmir a été nommé « locus integrae valachus » (lieu entièrement roumain), ayant un nombre de 74 familles.
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En 1785, à Dezmir il y avait 77 maisons et 94 familles, alors que les familles de la noblesse étaient 13, ce qui montre que le village était préféré par la noblesse, probablement à cause de la beauté du lieu et la proximité de la ville. Dans cette période là, le village appartenait à Cojocna (les données statistiques apparaissent dans la Circonscription de la population de Cojocna).
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Dans les registres de la Paroisse de Dezmir on montre qu’en 1885 dans le village étaient 654 roumains (335 hommes et 319 femmes) et 47 habitants d’autres nationalités.
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La population du village, en 1918 était 956 habitants.
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En 1930, la population était 1114 habitants, dont 1106 avaient la nationalité roumaine.
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En 1946, il y avait 1445 personnes qui vivaient à Dezmir (conformément aux registres de la Paroisse).
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En 1956, il y avait 1483 villageois qui vivaient à Dezmir.
L’enseignement dans l’ancien village
Il y a des documents de 1900 qui mentionnent l’année 1882 étant l’année de l’établissement de l’École confessionnelle de Dezmir, avec 60 élèves. L’école était construite dans la cour de l’église, était bâti en bois, et avait 2 pièces: une pour les élèves et une pour l’enseignant. L’archive de l’église mentionne les difficultés subis par les enseignants. Le paiement du salaire était toujours en retard, et parfois ils recevaient de maïs, au lieu d’argent. L’enseignant était aussi un chantre à l’église, et il était payé aussi des revenus de la chantrerie. Un autre problème des enseignants était l’absentéisme des élèves, à cause du fait qu’ils devaient aider leurs parents aux travaux de la terre. Afin de déterminer les parents d’envoyer leurs enfants à l’école, l’enseignant imposait des amendes. Pour les élèves qui répètent les années d’études, on organisait des cours d’hiver, 2 jours par semaine.
En 1879, à l’école de Dezmir il y avait 81 élèves inscrits, et pendant l’année scolaire 1937-1938 il y avait 165 élèves qui étudient au sein de l’école. En 1930 l’école est installée dans un bâtiment plus grand.
Parmi les enseignants de l’École confessionnelle Grecque Catholique de Dezmir sont mentionnés: Samuilă Duca, Pavel Pop, Filon Precup, George Măcelaru, Ioan Corpodean, Petru Iustin, Aurel Pop et Simion Munteanu, enseignant à Dezmir pendant 40 ans, commençant de 1922.
L’Église
Les premières informations sur la présence d’une église à Dezmir sont dues à la Conscription Klein, de 1733, quand on mentionne qu’à Dezmir il y a une église avec deux prêtres. Dans les documents de la période 1760-1762 on mentionne aussi qu’à Dezmir il y avait deux prêtres unis et deux maisons paroissiales et aussi une église non unie.
Dans les documents de 1900 il est mentionné que dans le village il y avait une église en bois, bâtie en 1780 et amélioré en 1896, probablement dans le lieu nommé Crişeni (on a trouvé la bas un fonts de pierre).
En 1912, le prêtre Aurel Poruţiu (prêtre pendant la période 1875-1920) propose de commencer à bâtir une église plus spacieuse le jour de la Pentecôte. La surveillance des constructions a été confié à l’architecte Hadler David, de Cluj. Chaque villageois devait contribuer à la construction de la nouvelle église. Le prêtre Aurel Poruţiu a divisé les villageois en 4 classes sociales, en fonction de leur richesse. Ceux de la première classe (16 villageois riches) devaient contribuer avec de pierre, sable, matériau pour les poutres, des planches et de fer. Ceux de la 2
e classe (eux aussi des villageois riches) contribuaient avec de pierre, sable et de chaux. Dans la 3
e classe il y avait les villageois qui n’avaient pas de charrette, donc ils devaient travailler pour obtenir la pierre ou pour la construction. La dernière classe était formée des pauvres, des domestiques et les veuves. Ceux-ci devaient travailler 3 jours par semaine.
La construction de l’église a été finalisée pendant le temps du prêtre Vasile Micuşan, celui qui a suivi Aurel Poruţiu. Ce prêtre a divisé le village en 5 classes sociales, en fonction de la terre appartenant aux villageois et chaque villageois devait contribuer avec un certain montant, en fonction de sa classe sociale. L’église a été consacrée en 1930.
Bibliographie:
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Cinezan, Vladimir, „Comuna Apahida – studiu monografic” (La commune d’Apahida – étude monographique), Maison d’Édition: Casa Cărţii de Ştiinţă, 2003.
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Morar, Ana-Maria, „Monografia folclorică a satului Dezmir” (La monographie folklorique du village de Dezmir), Mémoire de licence, Université „Babeş-Bolyai” Cluj-Napoca, Faculté de Lettres, 2004.